- agrier
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I.⇒AGRIER1, subst. masc.DR. FÉOD. Droit payable en nature, appelé aussi, suivant les régions champart ou terrage, et qui consistait à prélever une partie de la récolte :• Le tenure acquittait les redevances réelles : le cens recognitif de la propriété éminente; une rente ou une portion de la récolte qu'on appelait en France le champart, le terrage ou l'agrier; un droit de mutation dit lods et vente.G. LEFEBVRE, La Révolution française, 1963, p. 59.Rem. Ac. Compl. 1842 renvoie de agrier à agéier, sous lequel il traite ce mot. LITTRÉ enregistre outre agrier la var. agrière, subst. fém.Prononc. ET ORTH. — Dernière transcription ds LITTRÉ : a-gri-é. — Rem. Ac. Compl. 1842, s.v. agrier, renvoie à agéier.Étymol. ET HIST. — 1283 dr. médiév. « certaine quotité du produit d'un champ levée comme impôt » (FONTAINE-LE-COMTE, Gr. Gaut., f° 125 v°, A. Vienne ds GDF. Compl. : Encore li heussons doné les agriers en celuy mas).Empr. au b. lat. agrarium (Constit. Chlotarii ann. 560 ds DU CANGE 1, p. 146 c, s.v. :agraria, pascuaria, vel decimas, porcorum Ecclesiae pro fidei nostrae devotione concedimus).BBG. — PLAIS.-CAILL. 1958.II.⇒AGRIER2, subst. masc.Variété de raisin noir.Rem. Attesté ds BESCH. 1845 et Lar. 19e.Étymol. ET HIST. — Pas d'étymol. claire. Peut-être ell. de raisin agrier, non attesté, qui pourrait avoir signifié « raisin des champs »; cf. lat. médiév. agrarius « qui habite la campagne » (DU CANGE). On pourrait aussi penser à un dér. du rad. agr- de acris « aigre », prov. mod. agras « verjus », agrumel « raisin blanc » (ALIB. 1966, s.v. agre et FEW t. 1 et 24, s.v. acer). Pour la couleur, cf. ibid. agrenan « prunelle », agret, agré « groseille rouge », griole « petite prune noire », et le fr. griotte.agrier [agʀije] n. m.ÉTYM. 1283; du bas lat. agrarium, de ager.❖♦ Hist. Droit en nature, prélèvement d'une partie de la récolte au profit du suzerain. ⇒ Champart.
Encyclopédie Universelle. 2012.